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QU'EST-CE QUE LA PÉRIODISATION?
Définition
La périodisation se définit par la planification des séances d'entraînement en différentes périodes ou cycles.
Cela consiste à alterner de manière programmée les variables d'entraînement (volume, intensité, fréquence, types d’exercices) dans une période définit afin de provoquer différentes adaptations progressives.
Le but est d'optimiser la performance physique sans conduire au surentraînement en variant les types de séance.
En résumé
Au lieu de t’entraîner toute l’année de la même façon, tu alternes des phases distinctes ayant chacune un focus spécifique.
Origines
Le concept de périodisation a été grandement influencé par le physiologiste Lev Matveyev et par l’entraîneur Tudor Bompa qui sont considérés comme les pionniers de cette approche.
L'objectif initial, proposé par Matveyev, était d'organiser la préparation des athlètes pour des compétitions bien précises (Jeux Olympiques, championnat internationaux, ...) en planifiant leurs cycles d'entraînements sur une année.
Le concept a ensuite été affiné par Bompa, introduisant les notions de double périodisation et triple périodisation pour les sports nécessitant plusieurs pics de performance dans l’année. Au fil du temps, d’autres entraîneurs et chercheurs feront évoluer la périodisation pour répondre aux nouvelles exigences du sport.
POURQUOI PÉRIODISER TES SÉANCES
Stimuler l'adaptation
Les êtres vivants s’adaptent en permanence à leur environnement.
À travers les époques, les changements de climat, de ressources ou de modes de vie ont façonné des populations humaines aux caractéristiques variées selon les régions du monde. Chaque nouveau contexte présenté a progressivement contraint leur corps à évoluer.
Le registre ici est différent mais la logique est la même : répéter indéfiniment une routine d’entraînement linéaire casse ce phénomène d'évolution. C'est donc en alternernant les phases de travail que tu stimules l’adaptation, évites la stagnation et préviens le surmenage.
Des études ont montré que les programmes périodisés induisent généralement de meilleurs gains de force et de puissance sur le long terme que des programmes non périodisés (source).
Éviter les blessures
En alternant des phases d’entraînement intense avec des périodes plus légères, dédiées à la récupération ou à un autre type de travail, tu dissipes la fatigue accumulée tout en continuant à progresser.
Tu profites ainsi d’une véritable récupération active.
Exemple
En musculation, alterner des phases de prise de muscle (volume élevé, charges modérées) et des phases de travail de force (volume réduit, charges lourdes) permet de solliciter différemment l’organisme et d’éviter de surmener en continu les mêmes systèmes.
À l’inverse, maintenir un effort important et répétitif sans pause mène à une fatigue chronique et augmente ton risque de blessures.
Cibler les pics de performance
Les sportifs de haut niveau ne cherchent pas à être au maximum de leur forme toute l’année : ils ciblent les compétitions clés.
Ce principe s'applique aussi à un sportif amateur qui prépare un marathon ou un powerlifter qui vise un record personnel.
Une périodisation bien conçue permet d'organiser la progression et les phases d’affûtage de façon à atteindre le pic de performance au moment voulu.
Exemple
Un coureur de fond pourrait structurer son année en une phase hivernale d’endurance fondamentale, suivie d’un bloc de travail de VMA (vitesse maximale aérobie) au printemps, puis d’un affûtage juste avant son marathon automnal.
En résumé
- La périodisation apporte variation et structure dans l’entraînement, ce qui se traduit par de meilleures adaptations et moins de blessures qu’un entraînement monotone.
- Elle n’est pas réservée qu’à la force ou à la hypertrophie : elle s’applique à toutes les qualités physiques. On peut aussi l’employer pour améliorer la mobilité ou la flexibilité en alternant des phases de travail intensif de souplesse et des phases de maintien par exemple.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE PÉRIODISATION
Plusieurs modèles de périodisation se sont développés avec le temps, avec chacun ses particularités.
Les principaux types que l'on retrouve le plus souvent sont :
- La périodisation linéaire (ou traditionnelle)
- La périodisation ondulatoire (ou non-linéaire)
- La périodisation par blocs
- La périodisation conjuguée (ou simultanée).
Périodisation linéaire
La périodisation linéaire, ou traditionnelle, est le modèle original formulé par Matveyev et Bompa.
Le principe est simple : tu augmentes graduellement la charge d'entraînement, de manière "linéaire", au fil des cycles.
Concrètement, tu montes progressivement l'intensité (poids, vitesse, résistance, ...) tout en diminuant le volume (nombre de répétitions, distance, durée de la séance, ...).
L'approche classique est donc de partir sur des séances à volume élevé et à intensité modérée pour finir sur des séances à volume modérée mais avec une plus grosse intensité à mesure que tu te rapproches de la date visée.
Imagine un programme de musculation de 12 semaines visant à améliorer la force maximale de ton squat.
En périodisation linéaire, tu pourrais planifier :
- Phase de volume/hypertrophie : 4 semaines en 4×10 répétitions à charge modérée
- Phase de transition force : 4 semaines en 4×6 répétitions à charge plus lourde
- Phase de force maximale : 3 semaines en 5×3 répétitions à charge très lourde + 1 semaine de pic avec des tentatives proches du 1RM et du repos avant de tester le record.
Périodisation ondulatoire
La périodisation ondulatoire (ou non-linéaire) se caractérise par des variations plus fréquentes d’intensité et de volume au sein des cycles.
Au lieu d’augmenter la charge de façon continue semaine après semaine, tu alternes régulièrement des entraînements lourds et légers, ou des phases à volume élevé et faible, formant une sorte d’onde.
- La périodisation ondulatoire journalière : tu varies les phases d'intensité et de volume au cours d'une même semaine.
- La périodisation ondulatoire hebdomadaire : tu varies les phases d'intensité et de volume d'une semaine à l'autre
Prenons un schéma ondulatoire hebdomadaire :
- Si un plan linéaire aurait monté l’intensité de 70% à 75% puis 80% puis 85% sur quatre semaines.
- Un plan ondulatoire pourrait faire 70% la semaine 1, 80% la semaine 2, redescendre à 75% la semaine 3, puis remonter à 85% la semaine 4.
Tu t'entraînes 3 fois par semaine pour améliorer ton sprint sur 100m en utilisant un schéma ondulatoire journalier :
- Lundi - Explosivité : accélérations courtes et départs (travail de poussée, sprints 10–20 m, technique de départ)
- Mercredi - Vitesse : sprint vitesse maximale (30-50m)
- Vendredi - Endurance : sprint sous fatigue (150-200m répétés, faible temps de repos).
Périodisation par blocs
La périodisation en blocs adopte une approche plus séquentielle.
Tu découpes les phases d'entraînement en blocs de plusieurs semaines pendant lesquels tu te concentres sur un nombre réduit de qualités à développer, tout en maintenant le reste à un niveau d’entretien.
Ce concept, initié par Vladimir Issurin, repose sur une planification où chaque bloc a un objectif ciblé et un enchaînement logique.
Le but est de créer une une logique de progression segmentée et cumulative pour atteindre ton pic de performance à la fin du cycle.
Issurin parle de trois types de blocs successifs dans un macrocycle: accumulation, transmutation, réalisation.
- Le bloc d’accumulation vise à développer les bases générales (hypertrophie, capacité aérobie, endurance, ...) ;
- Le bloc de transmutation se focalise sur des qualités plus spécifiques à la performance ciblée (force maximale, explosivité, technique spécifique) en transformant les gains du bloc précédent en quelque chose de plus concret;
- Le bloc de réalisation correspond à la préparation finale de compétition, où tu cherches à exprimer le travail effectué tout en récupérant de la fatigue (affûtage, essais à haute intensité, affinement technique).
Cependant cela reste une structure ouverte et les blocs peuvent prendre différentes formes selon le sport et le contexte présenté.
Reprenons l'exemple où tu t'entraines pour une course de sprint sur 100m. Tu peux organiser tes séances ainsi :
- Bloc d'accumulation de 8 semaines pour travailler les bases : force des jambes, endurance de vitesse, technique de départ, ...
- Bloc de transmutation de 6 semaines orienté vers la vitesse spécifique : sprint court, pliométrie, explosivité, ...
- Bloc de réalisation de 3 semaines pour préparer la course : affûtage, volume d'entraînement léger, départs de sprint maximaux, récupération.